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Dans l’abri constitué à la hâte avec des ballots de paille dans l’étable formant l’arrière de la maison Desramault, un groupe de personnes vit des minutes anxieuses. Il y a là outre le propriétaire des lieux, Mme Veuve Desramault, un jardinier d’Essars, M. Pierre SION, sa femme, sa petite fille et son jeune fils, trois ménages de réfugiés Belges avec deux jeunes filles, un ménage de réfugiés hollandais.

«Que vont-ils faire» s’interrogent anxieusement les occupants de l’abri ? Tout à coup les événements se précipitent : un crépitement de flammes se fait entendre, tandis qu’une fumée âcre se répand dans l’étroit local.

«Ils mettent le feu». «sortons» crie Mme Desramault qui ouvre la porte et aperçoit aussitôt les S.S. postés devant le jardin, fusils et mitraillettes pointés sur la maison. Les S.S. laissent passer les femmes, mais froidement et méthodiquement ils abattent à bout portant les hommes au fur et à mesure de leur sortie. Éperdu, un belge essaie de s’enfuir en traversant un fossé. Un S.S. l’y abat d’une rafale de mitraillette (ça n’est que huit jours plus tard que l’on retrouvera le cadavre flottant sur l’eau).

Pierre SION, portant sa petite fille dans ses bras, parviendra à faire une vingtaine de mètres dans le jardin. Comme ses infortunés compagnons il s’écroulera tout à coup au milieu d’un semis de pommes de terre, mortellement atteint d’une balle dans le dos. La fillette tombe sur le corps de son père ; elle n’a heureusement été que légèrement blessée par une balle qui lui a éraflé le mollet.

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M. Pierre SION
(Photo reprise à partir d’une mauvaise photocopie)

Pendant ce temps, dans l’abri en flammes, une belge, Mme Verhaecke, dont le mari râle dans le jardin proche, hurle de douleur. Marchant difficilement, elle n’a pu sortir à temps et asphyxiée par la fumée, elle périra d’une mort atroce.

En sortant de l’abri Mme Desramault a également été atteinte d’une balle au sein droit qui lui traverse la poitrine. Ne se ressentant pas de sa blessure immédiatement, elle a encore la présence d’esprit d’aller dans sa chambre sauver son argent et celui de Mme Sion. En sortant, elle aperçoit un S.S. qui tente de mettre le feu en enflammant une chaise sur un lit. Cette tentative criminelle n’eut pas de suites sérieuses. Pleurant auprès des corps de leurs maris, les femmes des massacrés en sont écartées brutalement par les S.S. qui les chassent vers la route proche déjà parsemée de cadavres allemands tués par les balles françaises et anglaises qui sifflent sinistrement.

L’horrible massacre des civils ne va pas, hélas, s’arrêter là.

Seconde Guerre Mondiale - Non ! Plus Jamais ça

                                             "Notre souci a été de retracer fidèlement ces événements, là où la chose s’est avérée possible et sur une synthèse des articles de presse parut depuis ces événements."

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