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«Couchez-vous» avait ordonné le S.S. à toute la famille anxieuse qui ayant eu connaissance du massacre de la maison Desramault, s’attendait au pire. Hommes, femmes et enfants s’allongèrent donc côte à côte au fond du fossé pendant que les S.S. accroupis au bord de la route, continuaient à les tenir sous la menace de leurs armes.

«Que vont-ils nous faire» ? dit la grand’ mère à son petit fils Henri Desse, se tenant à son côté, tenant sous chaque bras ses deux filles âgées de 4 à 6 ans;

« Ne t’émotionne pas, grand’ mère, répliqua ce dernier, tu penses qu’ils ne vont pas nous faire du mal»

Les minutes passaient terriblement longues pour les occupants du fossé. Les hommes furent à nouveau priés de se lever et, subirent une nouvelle fouille. Les deux S.S. semblaient s’impatienter et cherchaient visiblement un motif pour abattre ceux qu’ils avaient déjà choisis comme victimes.

Tout à coup, l’un d’eux (le tueur que nous avons déjà décrit) se rapprocha plus près du fossé, et à bout portant abattit les six hommes au revolver. Le crime abominable se déroula, d’après les épouses et mères des malheureux, en moins de temps qu’il ne faut pour le décrire. Tour à tour Georges Logie, père de sept enfants, ses deux fils Georges et Rémy âgés de 17 et 16 ans, son frère Bénoni, âgé de 48 ans, son père Auguste âgé de 80 ans et Henri Desse, reçurent la mortelle décharge. Le sang des victimes jaillit sur leurs femmes et leurs enfants se trouvant à leurs côtés. Les deux petites filles du malheureux Henri Desse avaient roulé avec le corps de leur père qui les tenait toujours ses bras, à côté de la grand’mère.

Décrire la scène atroce qui suivit le crime est hors de nos possibilités. Chassés par les nazis, veuves et orphelins devaient se rendre à pied à Courrières, chez le troisième fils de la malheureuse grand’mère. L’un des fils de Georges Logie, Noel, 10 ans, devait courir toute la nuit à travers le marais et trouver refuge le lendemain à la maison Amiaux, où il fit part de l’affreux drame.

N.D.L.R outre Georges Logie et ses deux fils, Georges et Rémy, la malheureuse veuve qui était enceinte d’un huitième enfant au moment du massacre, a eu à pleurer la mort d’un troisième fils décédé des suites de blessures contractées à la guerre. L’aîné des huit enfants, de Georges Logie , Bénoni, qui était absent de chez lui en 1940, voulant venger ses parents, réussit à passer au Maroc en 1943. Affecté comme conducteur de char dans la division Leclerc, il participa au débarquement de Normandie et à la libération de Paris. C’est en octobre 1944, alors qu’il s’apprêtait à franchir la Moselle avec son char qu’il fut grièvement blessé à la tête par l’éclat d’un obus. Mutilé à 100% paralysé d’un côté, il revint s’établir en 1946, rue du Beau Marais avec sa jeune femme. Il devait malheureusement mourir des suites de ses blessures, le 10 juin 1947 à l’âge de 26 ans, laissant deux enfants à sa veuve.

La municipalité de Beuvry, dirigée à cette époque par notre ami Delaval, fit faire au jeune héros de grandioses funérailles.

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Bénoni LOGIE

Nous nous devons également de signaler que les secours accordés à la veuve de Georges Logie, sont notoirement insuffisants pour assurer sa subsistance et celle de ses enfants. La misère règne dans le logis où les S.S ont semé la mort.

De son côté la grand’mère âgée maintenant de 85 ans, étant de nationalité belge, n’a encore obtenu aucune pension de son gouvernement.

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Mme Vve DILLIES-LOGIE

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la famille LOGIE

Seconde Guerre Mondiale - Non ! Plus Jamais ça

                                "Notre souci a été de retracer fidèlement ces événements, là où la chose s’est avérée possible et sur une synthèse des articles de presse parut depuis ces événements."

 

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