Devenus littéralement enragés par les pertes sévères que leur faisaient subir les Français et les Anglais, les S.S. devaient rapidement semer la panique et la mort dans la rue de la Gare et ses environs immédiats.

Un coron de quatre maisons situé à droite de la rue montant au Pont de Gorre, dont l’accès était seulement défendu par l’auto mitrailleuse du sous-lieutenant Jacques Morat et un char anglais furent incendiées.

Dans une maison voisine, un facteur retraité, M. Jules Delcroix, qui n’avait pu évacuer, étant cloué au lit par la maladie, fut lâchement assassiné. Son corps fut retrouvé dans sa chambre percé de coups de baïonnette.

Pendant ce temps les caves du château Saudemont (actuellement habité par le brasseur Delepoulle) littéralement bondées de réfugiés, principalement des belges, au total, deux à trois cents hommes, femmes et enfants étaient le théâtre de l’action malfaisante des S.S. Par les soupiraux les S.S. jetèrent les grenades qui firent de nombreux blessés légèrement atteints dans l’ensemble, la cave étant bâtie en compartiments dont les cloisons faisaient pare éclats. A notre connaissance, seul un réfugié belge devait être mortellement blessé. Hurlant et vociférant les S.S. firent alors sortir tous les occupants de la cave qui furent dirigés sur la route proche où sifflaient les balles tirées par les alliés. Ceux-ci s’apercevant de la chose, cessèrent un moment le feu. Les S.S. en profitèrent pour conduire tous les civils ainsi rassemblés en face du château Wibaut , et faire manœuvrer derrière ce rempart de chair humaine, leurs batteries d’artillerie. Celles-ci purent être ainsi installées sans perte dans le bois de Beuvry et les champs environnants. Cette nouvelle action infamante des S.S. dura plus d’une demi - heure. Le groupe compact des civils ayant servi de boucliers fut ensuite chassé en direction du centre de la ville. Une fois de plus les hitlériens venaient de violer les conventions de la Haye et Genève devant assurer en temps de guerre la protection des blessés et de la population civile.

Seconde Guerre Mondiale - Non ! Plus Jamais ça

                                           "Notre souci a été de retracer fidèlement ces événements, là où la chose s’est avérée possible et sur une synthèse des articles de presse parut depuis ces événements."