Alors qu’à la tombée de la nuit du vendredi 24 mai les S.S. avaient fini de consommer leurs crimes, une voiture d’évacués tourquennois fut arrêtée par eux à proximité du passage à niveau de la route du Beau Marais. Les six occupants de l’automobile, tous habitants de Tourcoing, M. Henri Callens et son épouse, son fils Edmond et sa fiancée, son beau-frère, M. Marceau Balcaens et sa femme, furent sommés de descendre sous la menace et de pénétrer dans une des deux maisons du coron dit «Mallet» (où Mme Desramault grièvement blessée, geignait dans une des pièces, allongée sur un matelas.

Les six tourquennois passèrent là une nuit blanche au milieu des S.S. buvant de l’alcool qu’ils avaient volé dans la voiture. Les hitlériens allèrent même jusqu’à offrir à boire aux trois civils qu’ils avaient déjà choisis comme victimes. Aux premières heures du samedi 25 mai, M. Henri Callens et son fils Edmond, furent sommés de sortir par un caporal S.S. prénommé Ernst, au regard haineux. L’hitlérien, dont la face sinistre piquée de petite vérole, s’ornait d’une cicatrice sur la joue gauche, fit placer les deux hommes contre le pignon de la maison et malgré les supplications de trois femmes épouvantées, tua froidement les malheureux au revolver.

Mrs. CALLENS père et fils

Seconde Guerre Mondiale - Non ! Plus Jamais ça

                                    "Notre souci a été de retracer fidèlement ces événements, là où la chose s’est avérée possible et sur une synthèse des articles de presse parut depuis ces événements."