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LES ORIGINES DE BEUVRY : 

 

Ainsi que nous le disions plus haut, on est fondé à croire que Beuvry eut de bonne heure une certaine importance. Bien que cette supposition ne repose pas sur des découvertes archéologiques très nombreuses, la position dominante de ce bourg sur le pays qui l'entoure, à l'extrémité des marais, l'établissement d'un doyenné rural donnent une certaine force à cette hypothèse. La grande étendue qu'a toujours eue son territoire, les nombreux hameaux qui en dépendent, les noms mêmes de quelques-uns de ces hameaux sont autant de circonstances qui viennent appuyer l'idée que nous émettons. Avant l'invasion romaine, des peuplades belges d'origine celtique s'étaient établies sur toute la bande du territoire adossé aux collines d'Artois et restèrent en possession du pays jusqu'à la conquête des Gaules par Jules César. Les Celtes, suivant une disposition naturelle qui nous est révélée par ce conquérant, ont, dès le principe, caché leurs huttes de roseaux et de boue au milieu des marécages d'où les Romains eurent tant de peine à les déloger dans les laborieuses campagnes entreprises par Jules César pour obtenir la soumission complète des peuples belges. Il paraît donc certain que les romains s'établirent à Beuvry de préférence à Béthune. La position du haut Beuvry leur convenait beaucoup mieux que toute autre pour surveiller les cabanes gauloises disséminées dans les marais et les forêts qui ont à peu prés disparu de nos jours. On croit également que les Romains eurent des postes fortifiés aux hameaux de Teigneville et d'Estracelles où l'on a retrouvé des vestiges d'édifices romains.
Toutefois il est probable qu'ils ne formèrent pas dans la localité d'établissements très importants et qu'ils y installèrent simplement des postes de surveillance ou de refuge . Beuvry n'était pas situé, en effet, sur le passage des deux grandes voies militaires partant d'Arras et se dirigeant l'une vers Thérouanne et la mer, l'autre par Lens vers Cassel pour aboutir également au littoral. La première, réparée par la reine Brune haut aux temps mérovingiens porte encore le nom de chaussée Brunehaut. Le grand chemin d'Estaires fait partie, avec la route de Lens à la Bassée , de la seconde voie. Une route gauloise suivant la direction de Lens à Béthune traversait Beuvry ; c'est actuellement la route nationale n°43 de Calais à Bouchain.
L'arrondissement de Béthune correspond en partie à l'une des quatre grandes divisions du pays Atrébate dont Arras était la capitale. C'était le pagus sylvinus ou pays des forêts des romains et qui a formé la Gohelle. Quel en était le chef-lieu aux époques celtique et gallo-romaine ? D'après les archéologues et historiens qui ont écrit sur les origines de notre région, le chef-lieu du pagus sylvinus était Beuvry plutôt que Béthune qui avait peu d'importance à cette époque ou peut être n'existait point. Par sa position, Beuvry répondait mieux aux conditions que remplissaient d'ordinaire les établissements gaulois. Beuvry fut donc probablement en ces temps de haute antiquité le chef-lieu de la Gohelle.
Pour l'époque Gallo-romaine, Lens (le vieux Helena des Romains) qui avait alors une certaine importance pourrait toutefois disputer cet honneur à Beuvry ou le partager avec lui. On ne peut faire sur ce point que des hypothèses.
SITUATION ET CONFIGURATION

Beuvry est situé à 50 degrés 32 minutes de latitude septentrionale et à 0 degré 21 minutes de longitude orientale. La forme de son territoire, qui a une superficie de 1672 hectares, se rapproche de celle d'un pentagone irrégulier. C'est la commune la plus étendue et la plus peuplée du canton de Cambrin. Son sol, de composition très variée, est sablonneux à l'Ouest, argileux vers le Sud, humifère et tourbeux partout ailleurs. Le calcaire y fait défaut.

BOIS
Des forêts qui autrefois couvraient la plupart des terrains non marécageux, il ne reste que quelques petits bois épars comme ceux du Haut Beuvry et de Gorre. Le territoire commence cependant à se reboiser, notamment dans les marais de Gorre et du Pré Olent. C'est d'ailleurs l'unique moyen de tirer parti de ces marécages tout en les assainissant.
RELIEF
D'un côté, vers Béthune, des collines de sable, aux flans desquelles est située l'agglomération principale, s'avancent jusqu'au hameau du Quesnoy, centre du village. D'un autre côté, une large bande de marécages imparfaitement desséchés s'étend de Festubert à Noeux les Mines, séparant Beuvry des autres communes du canton. Le coteau de Beuvry, dernière ondulation des collines d' Artois, termine la partie occidentale de cette ancienne province. Ensuite, commence à Gorre et au Beau Marais, ce qu'on désigne vulgairement sous le nom de Bas Pays : c'est la fertile plaine de Flandre arrosée par la Lys et l'Escaut et qui s'étend à perte de vue jusqu'au cœur de la Belgique. Aux carrières du Quesnoy, on remarque des couches de sable superposées et de nuances curieusement variées. Dans les assises supérieures ont été trouvés en grande quantité, des fragments de bois pétrifié ou plutôt silicifié. En 1756, un tronc d'arbre complètement silicifié y fut découvert. Mais d'autres trouvailles plus importantes historique et archéologique ont été faites sur le territoire de Beuvry. Des fragments de poterie, des vases de terre grossièrement travaillés de façon gauloise, des monnaies romaines, des armes de pierre, des haches en silex de l'époque de la pierre polie ont été retrouvés dans les marais et principalement au lieu dit " le bois de Dominum ". On est donc porté à croire que Beuvry avait une certaine importance aux époques gauloises et romaines et que bien longtemps avant ces époques, ce territoire devait avoir des habitants. Les armes de pierre, qui ont été retrouvés, attestent en effet qu'aux âges préhistoriques, longtemps avant les Celtes, avant l'immigration en Europe des races aryennes ou indo-européennes, des aborigènes ou indigènes primitifs ont vécu sur le sol de notre village.
CLIMAT
A cause du faible relief du sol, 30 mètres d'altitude moyenne au milieu des terrains humifères, Beuvry a un climat généralement brumeux et humide. Les pluies y sont abondantes, mais grâce à la grande perméabilité du sous-sol, elles ne sont pas nuisibles à la végétation. Les orages et la grêle s'abattent rarement sur la région et l'on ne se rappelle guère dans le village que de l'ouragan du 12 mars 1876 et l'averse de grêle du 1er juillet 1891. A cette date, entre 2 heures ½ et 3 heures du soir ….. (voir également éphéméride du 1er juillet 1891).
SALUBRITE
Etablis dans la partie la plus basse du territoire, sur un sol constamment recouvert d'eaux stagnantes, logés dans des chaumières à demi enterrées, mal éclairées et insuffisamment aérées, les Beuvrygeois du Moyen Age eurent fréquemment à souffrir des fièvres paludéennes ou fièvres des marais. La peste vint même exercer ses terribles ravages parmi eux vers 1187.
Les animaux domestiques mêmes ne furent pas épargnés. C'est à cette époque de désolation générale que remonte l'institution, dans la commune, de la confrérie des charitables. Cette société locale existe encore (voir chapitre VII). La lèpre aurait également sévi dans la région, car voici ce qu'on lit dans les annales de l'église : " En 1152, une bulle du pape Eugène II accorda l'église de Beuvry à l'évêque d'Arras qui possédait déjà dans la localité une seigneurie voisine de l'ancienne maladrerie ou hospice des lépreux ". Puisqu'il y avait un ancien hospice, c'est qu'il en existait un nouveau. Beuvry eut donc, en ces siècles lointains, deux hospices de lépreux.
De nos jours, le choléra et la fièvre typhoïde firent encore quelques apparitions mais on n'eut à déplorer que quelques décès isolés.
FLORE
La flore de la région est assez variée. Un grand nombre de plantes aquatiques végètent dans les terrains marécageux et, les plantes qui affectionnent les sols légers et sablonneux dans la partie haute du territoire.
FAUNE
Les animaux domestiques sont ceux que chacun connaît : nous ne parlerons que des bêtes sauvages qui vivent dans les bois, champs et marécages.
Les bosquets sont peuplés de lapins de garenne. Ici, comme en maints endroits, les cultivateurs ont à se plaindre tous les ans des ravages de ces rongeurs. Le gibier comprenant des lièvres, des perdrix, des cailles, des bécassines et des canards sauvages devient de plus en plus rare : chasseurs et braconniers surtout en ont bien vite raison. Les petits oiseaux ne sont pas plus nombreux : trop de pièges leur sont tendus en hiver. En 1886, un aigle mesurant 1 mètre 60 d'envergure fut tué au bois de Beuvry.
On rencontre, dans les lieux humides, des couleuvres et des lézards gris. Dans les étangs et les fossés qui bordent les routes ou les champs, dans les canaux et la rivière de desséchement vivaient autrefois en abondance des poissons tels que barbote, brochet, goujon, carpe,etc…Mais les résidus des différentes industries régionales empoisonnent les eaux au grand désespoir des amis de la pêche au filet ou à la ligne.
Extrait de la monographie de Beuvry de M. Tillier, instituteur - 1900

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