img haut index

 
Pour servir à l'histoire de la confrérie des charitables de Beuvry - par le docteur Albert Bourgeois - Novembre 2004


Les débuts de la Confrérie de Saint-Eloi relèvent plus de la légende que de l’histoire. C’est un texte de Pierre de Nogent, prévôt de Saint Pry de Béthune, en 1317, qui constitue, peut-on dire, la charte de fondation. Il relate l’apparition de Saint Eloi à deux « fèvres », maréchaux ferrants, l’un de Beuvry Germon, l’autre de Béthune, Gautier, en 1188. Le Saint leur demande de fonder une « carité », une confrérie, avec chandelles qui guérirait la maladie frappant les hommes et les animaux, maladie dont il était le guérisseur. Germon et Gautier vont à la rencontre l’un de l’autre, rencontre qui a eu lieue près de la fontaine de Quinty, à la limite des deux localités. Ils décident de demander conseil à Rogon, prieur de Saint Pry, qui les encourage à fonder la confrérie, qui est réalisée. Elle comprendra, un prévôt, 4 maïeurs et 16 membres, qui pourront y agréger hommes et femmes. Parmi leurs obligations les confrères devront assister à la levée du corps et au service d’enterrement des morts.

Tout d’abord l’apparition de Saint Eloi relève du merveilleux. Ensuite la date de 1188 est fort douteuse. Rogon en effet n’est cité comme prieur de Saint Pry qu’en 1215. Auparavant, en 1194 c’est Simon qui était prieur. La maladie des hommes et des animaux n’est certainement pas la peste qui n’apparaît qu’en 1348. Comme Saint Eloi a toujours été prié pour la guérison des chevaux on peut penser qu’il s’agit d’ulcères, de maladies de la peau, d’abcès, qui pouvaient toucher hommes et chevaux. (les maréchaux ferrants ont toujours été sollicités pour soigner les chevaux avant l'apparition des vétérinaires). Il s’agirait donc initialement d’une confrérie professionnelle. Ce n’est qu’en 1573, à Béthune, qu’est supprimée l’obligation d’élire un prévôt parmi les forgerons...

Les charitables n’accompagnaient au décès que leurs seuls confrères comme les statuts de nombreuses confréries béthunoises l’exigeraient, statuts qui ne prévoyaient pas l’intervention des charitables de Saint Eloi. (Bernard Delmaire, Histoire de Béthune et de Beuvry, 1985)

On ignore à quelle date ceux-ci deviennent porteurs de tous les morts en terre, comme l’attestent les archives de Béthune dans la seconde moitié du 16 ème siècle.

Cette vision historique des débuts de la confrérie peut apparaître ‘hérétique’ aux yeux des traditionalistes, mais sans certitude absolue, elle n’en demeure pas moins la plus vraisemblable.

CONFRERIE DES CHARITABLES DE SAINT ELOI de BEUVRY

En 1317 la lettre de Pierre de Nogent s’appliquerait à la confrérie de Béthune mais qui concernerait aussi celle de Beuvry, puisque toutes deux ont toujours été considérées comme jumelles. Mais nous ne possédons aucun document sur la confrérie de Beuvry avant le dernier quart du 16éme siècle.

Après la reconstruction de l’église, les membres de la famille des Coupigny, seigneurs de Belleforrière, décorent et meublent la chapelle de Saint Eloi, chœur de la nef sud, voûté en 1574-1575. Charles de Coupigny est représenté sur une verrière de ce chœur en 1577 et sa famille offre la table d’autel (1627). Plusieurs membres s’y font inhumer (épigraphie du PdC,t VIII)

En 1577 Antoine Désirez, prêtre et clerc paroissial, donne 50 florins pour être enterré dans l’église ou à défaut, en cas de peste, dans le cimetière près de la chapelle du ‘joyaulx de monseigneur Saint Eloi’

En 1627 les confrères s’engagent à faire célébrer une messe annuelle pour le repos de l’âme de Robert Le Perre en reconnaissance de la ‘somme de quatre vingt dix florins qu’il avait donné pour enrichir la chasse d’argent où est reposante la chandeille d’icelle confrairie qu’il a payée à Me Nicolas le Cigne, orfebvre demeurant en la ville de Lille’

Une comparution de témoins (1587) nous fait connaître que ‘les pélerinagiers qui venaient servir St Eloi étaient médicamentez dans le revestier contigu (sacristie) et tenant à la chapelle dudict sainct ; que la chapelle (chœur sud) et le revestier avaient esté fondez en grande partie par les mess(ieurs) de Coupigny prédécesseurs de dame Anne-Héleine de Berghes, ayant donné la table d’autel, le balustre …et ornements de violet de ladicte chapelle aussi bien que les veirrières, auxquels sont peintes leurs armes tant le ladicte chapelle que revestier’ (histoire anonyme de Beuvry)

(Marie de Coupigny, fille d’Antoine + en 1637 avait épousé le 25 juin 1628 Charles de Berghes-St Winoé, seigneur d’Olhain.
Les Berghes posséderont Belleforrière jusqu’à la Révolution’

Selon une tradition locale, lorsque la statue de St Eloi est portée processionnellement il faut crier Gorre ! Beuvry ! sans cette précaution il est impossible de soulever l’effigie du Saint.

En 1596 l’évêque d’Arras Mathieu Moullart approuve les lettres d’indulgence accordées par le pape Clément VIII (1592-1605) aux confrères de St Eloi de Beuvry (A.D. du PdeC)

 

bordure basse

 Copyright © 2023 histoire'beuvry - Tous droits réservés  - Joomla 4.40 est un Logiciel Libre diffusé sous licence GNU General Public "created with Template CreatorCK by André Dumont "